Parce que ces deux produits financiers permettent de se constituer une rente ou un capital, le Plan d’Epargne Retraite (PER) et l’assurance-vie sont particulièrement adaptés pour préparer votre retraite et votre succession. Mais en quoi sont-ils différents ?
Le PER individuel est un contrat conçu pour assurer un complément de revenu une fois la retraite arrivée. L’assurance-vie permet quant à elle de placer librement son capital et de le récupérer dès qu’on le souhaite. Ces deux contrats d’assurance présentent des points communs : modalités de souscription souples, versements libres et possibilité de choisir ses bénéficiaires. Disponibilité de l’épargne et fiscalité constituent leurs principales différences.
L’assurance-vie est un outil d’épargne, mais est aussi un excellent moyen de transmettre son patrimoine. Vous pouvez désigner comme bénéficiaire un proche ou bien une fondation comme par exemple la Fondation de France.
Alors PER ou assurance-vie ? Pour transmettre ou assurer votre retraite : choisissez le produit financier qui correspond à vos objectifs.
Qu’est-ce qu’un PER ?
Créé en 2019 par la loi Pacte, le Plan d’Epargne Retraite est un contrat qui vise à assurer un complément de revenu pour la retraite. Il peut être débloqué lors du départ à la retraite, pour l’achat d’une résidence principale ou lors de cas exceptionnels (décès du conjoint, invalidité de l’assuré ou de son conjoint, surendettement, expiration des droits aux allocations chômage…). À la retraite, le souscripteur peut décider d’en sortir en rente, en capital (en une ou plusieurs fois) ou de mixer rente et capital.
Comment fonctionne l’assurance-vie ?
L’assurance-vie vise à se constituer et à faire fructifier un capital pour réaliser tous types de projets. Elle peut être utilisée comme un produit d’épargne à moyen ou long terme. Après ouverture du contrat par un versement initial, il est possible d’effectuer des versements, réguliers ou ponctuels, sans limites de montant. Le souscripteur peut clôturer son contrat ou effectuer des retraits à tout moment. Néanmoins, il est fiscalement plus intéressant d’épargner pendant au moins 8 ans. L’imposition sur les gains (intérêts annuels et plus-values) perçus au moment de la clôture du contrat varie en effet selon l’ancienneté du contrat.
L’assurance-vie permet également de transmettre facilement son patrimoine à un tiers, comme un proche ou une organisation d’intérêt général comme la Fondation de France. Seule fondation à agir dans tous les domaines de l’intérêt général, votre assurance-vie bénéficiera à la ou les causes qui vous tiennent à cœur : recherche médicale, soutien à l’éducation, aide aux plus vulnérables, protection de l’environnement, lutte contre l’isolement des personnes âgées…
Quelles sont les différences entre le PER et le contrat d’assurance-vie ?
La principale différence entre PER et assurance-vie réside dans leur flexibilité. Avec une assurance-vie, l’épargne est disponible à tout moment, sans contrainte de durée de détention du contrat ni d’ancienneté. À tout moment, le souscripteur peut opter pour une sortie de l’intégralité du capital, des rachats partiels programmés ou le versement d’une rente viagère.
Les retraits sur PER sont réglementés par la loi et l’épargne n’est disponible qu’au moment du départ à la retraite, pour l’achat d’une résidence principale ou en cas d’accidents de la vie. Mais la philosophie du PER reste de réserver l’épargne pour la retraite.
Leur fiscalité diffère également. Le PER présente des avantages fiscaux : les gains ne sont pas fiscalisés tant que le capital est bloqué et les versements volontaires sont déductibles des revenus imposables. En revanche, l’assurance-vie bénéficie d’avantages fiscaux en cas de transmission : au décès du souscripteur du contrat, ses capitaux ne sont pas soumis aux droits de succession, dans la limite des abattements applicables selon l’âge du prescripteur au moment des versements.
Comment choisir entre un PER et une assurance-vie ?
PER et assurance-vie répondent chacun à des objectifs différents. Pour choisir le produit qui vous convient le mieux et préparer sereinement votre retraite, il faut se poser les questions suivantes :
- Êtes-vous prêt à bloquer votre capital jusqu’à votre départ en retraite ?
- Quelle est votre tranche d’imposition ?
- Qui sera le bénéficiaire des biens épargnés ?
Si la disponibilité de l’épargne reste votre priorité, l’assurance-vie sera plus adaptée. Il ne faut investir sur un PER que les revenus qui ne sont pas nécessaires à la vie de tous les jours. L’assurance-vie peut permettre de se constituer un capital pour réaliser tous types de projets (financer les études des enfants, économiser en prévision de travaux, préparer sa succession…).
Par ailleurs, si votre objectif est de capitaliser en vue de votre succession, l’assurance-vie présente aussi des avantages : au décès de l’assuré du contrat, les capitaux de l’assurance-vie ne sont pas soumis aux droits de succession, dans la limite des abattements applicables selon l’âge du prescripteur au moment des versements.
Votre assurance-vie peut également être transmise à une organisation comme la Fondation de France. Le capital transmis à une fondation reconnue d’utilité publique est exonéré de droits de succession. L’intégralité de votre assurance-vie sera ainsi versée à la Fondation de France, pour soutenir la ou les causes d’intérêt général de votre choix.
Si vous souhaitez assurer un complément de revenu pour la retraite, le PER sera plus intéressant et fiscalement attractif, les versements étant déductibles des revenus imposables. Mais il est essentiel de connaître votre tranche marginale d’imposition (TMI) car la défiscalisation est proportionnelle. Par exemple : verser 10 000 € pour une TMI à 11 % ne fait défiscaliser que 1 100 €, contre 4 100 € pour une TMI à 41 %. En raison de ces avantages fiscaux, le PER séduira les épargnants fortement imposés (tranche marginale d’imposition à 30 %, 41 % et 45 %).
Les impacts sur la succession et la transmission du patrimoine
L’assurance-vie et le Plan d’Épargne Retraite (PER) sont deux placements à long terme qui permettent de transmettre un capital à vos proches après votre décès. Toutefois, les règles d’imposition lors de la transmission ne sont pas les mêmes.
En matière de succession, les avantages fiscaux de l’assurance-vie sont nombreux. Le capital transmis aux bénéficiaires d’une assurance-vie échappe aux droits de succession, du moins pour la part correspondant aux versements faits avant vos 70 ans. Par ailleurs, si le bénéficiaire du contrat est votre conjoint, le capital récupéré échappera à toute taxation, quels que soient son montant et l’âge auquel vous avez alimenté votre contrat. Si le bénéficiaire est autre (enfant, proche sans lien de parenté, personne morale, etc.), le capital transmis sera exonéré d’impôt à hauteur de 152 500 euros. Pour les versements effectués après vos 70 ans, la fraction du capital correspondant aux versements faits après cet âge sera soumise aux droits de succession, après application d’un abattement de 30 500 euros.
À noter : si vous désignez une fondation comme la Fondation de France, ou d’autres associations reconnues d’utilité publique comme bénéficiaires d’un contrat d’assurance-vie, ces derniers ne sont pas impactés par la fiscalité des assurances-vie, puisqu’elles sont exonérées de droits de mutation à titre gratuit.
Le PER reste néanmoins efficace pour la protection du conjoint survivant. La succession entre conjoints n’étant pas taxée, il profitera d’un avantage fiscal incontestable dans la mesure où les capitaux placés – et donc exonérés d’impôt lors des versements – ne seront jamais fiscalisés.
